À la COP 29 de Bakou, c’est le ciel qui tombe sur la tête des pays du Sud qui repartent chez eux trahis. Ce nouvel accord sape les fondements de l’Accord de Paris et permet aux pays riches de se défaire de leurs responsabilités historiques sans répondre aux besoins des plus vulnérables pour les dix prochaines années. Il nous éloigne encore plus de la limite des 1,5°C de réchauffement.
Les ministres ont négocié jusqu’aux petites heures, mais le nouvel accord sur le financement climat international résulte en une situation perdante-perdante. La COP 29 valide cette nuit à Bakou une insulte aux communautés les plus fragiles face à la crise climatique. Les pays riches, dont l’Union européenne, n’ont pas fait leurs devoirs pour débloquer de nouvelles sources de financement et sont venus les mains vides à la table des négociations. Après trois ans de négociations, ils n’ont présenté leur nouveau montant qu’au dernier moment, gardant ainsi en otage l’ensemble des négociations.
« L’UE était plus que consciente des priorités des pays du Sud et n’a pas pris ses responsabilités pour assurer la quantité et la qualité du financement. Les pertes et préjudices sont boutées hors du texte et le chapeau de la responsabilité ne repose plus sur la tête des pays riches », déclare Nicolas Bormann, coordinateur politique de la Coalition Climat. « Ce sont le secteur privé et les banques multilatérales de développement qui sont mises au centre alors que ce qui aurait assuré l’action climatique, c’est un cœur de financement public”
De plus, malgré la pression exercée par les pays du Sud et du Nord, aucun signal concret n’a été donné en faveur d’une élimination progressive des énergies fossiles. Nous faisons fausse route, la COP 30 de Belém devra paver le chemin du rehaussement de l’ambition via de nouveaux plans plus ambitieux de réduction des gaz à effet de serre qui intègre la transition juste. Seul rayon de soleil dans cet épais brouillard, un nouveau plan d’action décennal a été adopté sur la justice de genre.
La Belgique a clamé haut et fort être une championne du financement de l’adaptation dès l’ouverture de la COP. Toutefois pour continuer de briller sur la scène internationale, la Coalition Climat attend qu’elle s’engage à assurer une trajectoire croissante de financement mais aussi de réduire substantiellement ses émissions d’ici 2030 et à sortir concrètement des énergies fossiles.
« Nous attendons de la Belgique qu’elle reconsidère et prenne au sérieux le financement du climat dans son budget, avec la responsabilité de soutenir les pays vulnérables. Elle doit passer à la vitesse supérieure en augmentant son engagement financier en faveur du climat pour atteindre au moins 540 millions d’euros par an et réduire considérablement ses propres émissions d’au moins 61 % d’ici à 2030. La lutte climatique est une lutte globale, qu’importe la taille du pays, chacun doit faire sa part.”