Politique industrielle européenne ? Pas sans la société civile !

Aujourd’hui, une table ronde se tient à Bruxelles entre les SPF Affaires étrangères et Économie, et seulement une sélection d’entreprises. Objectif ? Définir les grandes lignes stratégiques de l’avenir de l’industrie européenne. Un moment clé où les syndicats, les organisations de consommateurs et les mouvements écologistes sont essentiels pour une transition juste. Et pourtant, ils ont été oubliés de la liste des invités, comme s’ils étaient « ghostés ».

C’est pourquoi la Coalition Climat, qui rassemble plus de 100 organisations de la société civile, mène ce matin une action symbolique aux abords de la réunion. Son message est clair : la politique industrielle est trop importante pour être décidée à huis clos. Il est impératif d’élargir la consultation publique pour avoir une politique efficace.


Un tournant crucial

Après la publication du Competitiveness Compass, document stratégique qui servira de boussole pour la compétitivité de l’Europe, la Commission européenne lance cette semaine la Clean Industrial Deal. 

“Une industrie ‘fossil free’ et circulaire est le meilleur deal qui pourra garantir à la fois notre compétitivité, prospérité et autonomie stratégique sur le long terme. L’Europe fera-t-elle ce choix ? C’est la question qui sera tranchée dans les prochains mois lors de ces tables rondes, avec des conséquences majeures sur notre futur.”  déclare Nadia Cornejo, vice-présidente de la Coalition Climat. 

Vu l’urgence et l’importance de ces enjeux, nos gouvernements doivent élargir immédiatement la consultation, et cesser de se limiter aux seuls intérêts des industriels.

Benjamin Clarysse, président de la Coalition Climat, souligne « Les réglementations discutées aujourd’hui ne concernent pas seulement la compétitivité industrielle. Elles auront un impact majeur sur la pollution, les droits des consommateurs, les risques climatiques, le travail décent et la coopération internationale. Si ces mesures doivent être réellement durables et légitimes, elles doivent inclure toutes les voix concernées. »

Un véritable deal nécessite un véritable dialogue. Nous le répétons, toutes les parties concernées doivent être entendues, et pas seulement celles qui en tireront un bénéfice économique. C’est une condition essentielle pour garantir la qualité, l’efficacité et la légitimité démocratique des politiques européennes.

Une consultation à sens unique

Pourtant, le dialogue reste très limité. C’est également ce qui se passe en Belgique : les tables rondes organisées par les ministères des Affaires étrangères et de l’Économie favorisent l’entre-soi et invitent uniquement les entreprises.

“Seuls les grands industriels sont invités à cet évènement. Oubliant de consulter les représentants des travailleurs, les organisations environnementales ou sociales. Ce qui en dit long sur la manière dont les organisateurs entendent répondre à cette question. Cela donne clairement l’impression qu’ils s’inscrivent dans une vision industrielle conservatrice qui fait une croix sur le Green deal.“ constate Nadia Cornejo, vice-présidente de la Coalition climat. 

Il s’agit  ce matin d’une interpellation directe aux ministres Prévot (Affaires étrangères), Crucke (Climat) et Clarinval (Économie) pour leur rappeler l’impact profond des propositions européennes.

Nadia Cornejo, vice-présidente de la Coalition Climat, conclut : « Menez un dialogue honnête avec toutes les parties prenantes et assurez un processus transparent et démocratique. »

👉 Retrouvez ici les photos de l’action de protestation qui seront postées en fin de matinée.

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