COMMUNIQUE DE PRESSE 22/1//2025
La Coalition Climat déplore que le premier sommet pour le climat en Amazonie n’aie pas su renforcer la sortie des énergies fossiles et honorer l’engagement du financement climatique. Seule lumière dans la nuit, l’amorce d’une transition juste à l’échelle mondiale.
La COP 30 est globalement décevante mais se clôt tout de même sur une victoire pour les travailleurs-euses du monde entier. Pour la première fois dans l’histoire des COPs, les 194 pays se sont accordés sur les contours d’une transition juste qui intègrent de nombreux principes clés de la justice climatique comme : les droits humains, les droits des peuples autochtones, le dialogue social, l’inclusion des femmes. Un mécanisme doit être formellement établi l’année prochaine en Turquie pour finaliser les modalités et mettre le processus en marche.
“Le dérèglement climatique accentue les inégalités et les injustices partout dans le monde. La transition doit pouvoir être porteuse d’espoir et offrir un futur clair et désirable pour être acceptée. Des travailleurs du port d’Anvers aux ouvrières agricoles des plantations de palmiers à huile indonésiennes en passant par les mineurs d’Amérique latine, une transition juste doit accélérer l’action climatique de manière à ne laisser personne de côté” déclare Nicolas Bormann, coordinateur politique de la Coalition Climat.
Depuis que la Cour internationale de justice (CIJ) a rappelé cet été que maintenir le dérèglement climatique sous les 1,5°C de réchauffement est une obligation légale, tous les yeux étaient tournés sur la COP 30 pour voir si oui ou non, les Etats allaient soumettre des plans ambitieux. Avec son plan insuffisant et remis en retard, l’UE est arrivée la tête basse à Belém et n’a eu de cesse de blâmer l’Inde pour ne rien avoir remis du tout. L’accord sur la table est le résultat d’âpres négociations au cours desquelles le G20 s’est déchiré. Certains refusant catégoriquement d’implémenter la sortie des énergies fossiles dans les textes alors que cela avait été convenu à la COP 28 de Dubaï.
Extrêmement résistante à l’idée de concéder des deniers publics supplémentaires, l’UE a transformé ses obligations en chantage, nivelant le résultat du sommet vers le bas. Au final, une vague promesse de financement de l’adaptation est écrite dans l’accord mais avec une large porte de sortie qui permet à l’UE de fuir ses responsabilités. Les pays du Sud auront besoin de plus de 300 milliards $ d’ici 2035 pour s’adapter mais n’ont aucune assurance que ces besoins seront un jour rencontrés. Encore une fois, les européens ont négligé le pilier du financement et ont crispé les négociations.
“La COP 30 devait être celle de l’implémentation et de la vérité, nous n’avons eu ni l’un ni l’autre. Structurellement, les pays développés n’ont jamais délivré leurs promesses de financement. Comment imaginer qu’aujourd’hui des pays extrêmement endettés et avec des moyens dérisoires aient la capacité de relever le défi de l’ambition ? L’Union européenne fait la sourde oreille à ses obligations mais chante à tue-tête qu’elle est un exemple. Nous avons manqué une occasion de reconstruire de la confiance entre les pays” indique Nicolas Bormann, coordinateur politique de la Coalition Climat.
Après s’être opposée au rehaussement de l’ambition européenne sur l’objectif 2040, la Coalition Climat salue le fait que la Belgique ait rejoint la déclaration de la Colombie pour une sortie des énergies fossiles. Cet engagement symbolique doit se concrétiser sur le plan national, en développant une transition juste pour sortir du gaz et du pétrole avec un timing précis. De plus, le financement climatique a démontré une nouvelle fois être la clé pour obtenir un compromis où tout le monde gagne. Pour être sérieux sur la scène internationale, l’Arizona doit décider d’une trajectoire croissante de son financement climatique et non couper dans la solidarité internationale. Le temps de l’action ne peut plus attendre, chaque dixième de degré compte.
