La COP 28 s’achève sur le “Consensus de Dubaï”. Pour la Coalition Climat, celui-ci représente une avancée historique: la sortie des énergies fossiles est actée malgré l’affluence inédite de lobbyistes du secteur. Cependant, dans le désert il faut prendre garde aux mirages, les nombreuses failles de l’accord montrent que le pas en avant est loin d’être suffisant pour répondre à l’enjeu.
“End fossil fuels”, pas une journée ne s’est passée sans que ce slogan ne se fasse entendre par la société civile internationale, notamment par la Coalition Climat. A 6h du matin, le 13 novembre, la présidence émiratie a présenté un nouveau texte, accepté quelques heures plus tard en plénière. Ce texte enjoint les Etats à entreprendre, lors de cette décennie, une transition pour “s’éloigner” des énergies fossiles. Un signal fort que la mobilisation fonctionne en dépit de l’influence des lobbyistes. Il faut néanmoins prendre garde aux fausses solutions pour lesquelles le texte ouvre le chemin car elles pourraient mener à maintenir le statu quo.
A l’inverse de nos pays, les pays en voie de développement n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Le manque de fonds pour l’adaptation a été continuellement décrié par les pays du Sud pendant les deux semaines de négociations. Pour que cet accord soit un succès dans le futur, il faut permettre aux autres pays du monde de s’outiller à la fois financièrement et en matière de technologie. La confiance s’érode chaque année car les pays du Nord ne tiennent pas leurs promesses. À Bakou pour la COP29, un nouvel objectif de financement sera négocié et il faudra prendre un virage serré pour pallier aux manquements que l’on connaît.
La présidence a fait beaucoup parler d’elle et à une nouvelle fois poser la question de l’utilité de ces sommets internationaux. Selon Nicolas Van Nuffel “Dubaï a été la preuve que même chez les rois du pétroles, on peut parler des solutions mondiales. Les intérêts divergent entre groupes de pays et beaucoup de chemin reste à faire pour mener une transition qui soit juste et qui prenne en compte les plus vulnérables”. Le Consensus de Dubaï restera historique tant il aura suscité la controverse mais il marque le début d’une nouvelle ère.